La méthanisation : comment ça marche ?

Matière organique + chaleur - oxygène = gaz + boue résiduelle

Documentaire
Schéma simplifié du fonctionnement d’un méthaniseur
C0 domaine public

1. La matière première (les intrants)

Il s’agit de matières organiques d’origine animale, végétale, bactérienne ou fongique : fumier, lisier, pailles et cultures et autres résidus de végétaux, déchets verts, et déchets agroalimentaires, etc.
Toute cette matière représente de 78 à 95 T par jour.

Commentaire
La question de l’approvisionnement est loin d’être réglée dans le dossier ICPE? de la SAS Biogasz du Grand Guéret : faudra-t-il à terme, faire venir les matières premières d’autres régions ?
Les déchets verts des collectivités sont aujourd’hui trop "sales" pour être utilisés (plastique, mégots etc.)

2. Le digesteur

Cette matière, majoritairement agricole, est envoyée dans une cuve, le digesteur, à environ 40°C et sans oxygène et remuée sans cesse, pendant un cycle de 60 à 100 jours : des bactéries vont alors digérer les matières organiques ; pendant ce processus vont se créer des gaz. Le résultat final de cette digestion ressemble à de la boue nauséabonde : le digestat.

Commentaire
Des fuites de méthane sont courantes sur tous les méthaniseur : l’odeur peut être perceptible aux alentours.
Les odeurs de digestat également peuvent être senties, même si tout semble prévu pour réduire ces inconvénients

3. Le gaz

A la fin du cycle, la digestion des matières organiques a permis la fabrication de 10 % de biogaz.
Ce biogaz n’est pas injectable dans le réseau car il est composé de 56 % de méthane et de 44 % cde CO2 et autres gaz.
Il doit donc être désulfurisé et épuré de son CO2 pour obtenir un biométhane injectable.
Le processus d’épuration provoque une perte de 1 à 2 % de méthane.
On se retrouve donc avec un rendement de 3.6 à 4.6 % de gaz injectable par cycle de digestion.

Commentaire
Les fuites de méthane viennent réduire l’intérêt du dispositif, le méthane ayant un potentiel de réchauffement 28 fois plus important que le CO2 [1]
Le rendement en gaz injectable semble dérisoire.
Le dossier ICPE ne mentionne pas le devenir du CO2 épuré. Il en revanche fait état d’une torchère, "avec flamme cachée", permettant « de ne pas rejeter directement du biogaz dans l’atmosphère »

4. Le digestat

Le résidu solide et liquide généré par les procédés de méthanisation? des déchets. Très riche en azote minéral, il est destiné à être épandu sur les sols et peut constitué un fertilisant pour les cultures, sous réserve d’une composition réglementaire correspond aux normes d ’un cahier des charges CDCDig.
Notre dossier évalue un potentiel de 40% de digestat ne correspondant pas à ces normes. Aucune caractérisation de non conformité n’est mentionnée, cependant, un plan d’épandage sur nos terres creusoises est adjoint au dossier ICPE pour permettre d’épandre ce digestat "non conforme", ayant le statut de déchet.

Commentaire
Même l’ADEME reconnaît que les études scientifiques restent incomplètes pour savoir les effets du digestat issu de la méthanisation sur les sols
Les exemples sont nombreux de pollution de sols ou de cours d’eau par des épandages de digestat
Biogasanlage Feststoffvergärung (Bioabfall, Grünschnitt, Festmist). Solid-state / dry fermentation biogas AD plant SSAD (biowaste, greencut, farm manure). CC-BY Thzorro77

lundi 1er mai 2023